Le
golem (גולם) (parfois prononcé
goilem en yiddish), signifiant « cocon », mais peut aussi vouloir dire « fou » ou « stupide », est un être humanoïde, artificiel, fait d’argile, animé momentanément de vie par l’inscription EMET sur son front (ou sa bouche, selon les versions).
Dans la culture hébraïque, la première apparition du terme
golem se situe dans le Livre des Psaumes : « Je n’étais qu’un golem et tes yeux m’ont vu » (139, 16). C’est alors un être inachevé, une ébauche.
Dans la kabbale, c’est une matière brute sans forme ni contours. Dans le Talmud, le golem est l’état qui précède la création d’Adam.
Premières références de la création d'un Golem (créature artificielle)
L’idée d’une créature œuvre de l’homme apparaît dans un passage du Talmud où deux Amoraïm créent un veau destiné à leur repas chabbatique, alors que Rava donne vie à une créature d’allure humaine que Rabbi Zéra, indigné, s’empresse de réduire en poussière. Rava avait créé un homme qu’il a envoyé chez Rabbi Zéra. Ce dernier lui a parlé mais l’autre ne lui répondait pas (n’étant pas doué de parole). « C’est un collègue qui t’a créé, retourne à ta poussière ! », lui dit Rabbi Zéra.
Autre passage faisant référence à la création d'une créature artificielle : Rav ‘Hanina et Rav Ochaya consacraient toutes les veilles de Chabbat assis à étudier le Sefer Yetsira, et ils créaient ainsi un veau ayant la qualité d'un rejeton de troisième portée (considéré comme le meilleur), et ils le mangeaient. (Sanhédrin 65b)
(שנאמר כי [אם] עונותיכם היו מבדילים ביניכם לבין אלהיכם אמר רבא אי בעו צדיקי ברו עלמא שנאמר כי עונותיכם היו מבדילים וגו׳ רבא ״< ברא גברא שדריה לממיה דר׳ זירא הוה קא משתעי בהדיה ולא הוה קא מהדר ליה אמר ליה מן חבריא את הדר לעפריך ״רב חנינא ורב אושעיא הוו יתבי כל מעלי שבתא ועסקי בספר יצירה ומיברו להו עיגלא תילתא ואכלי ליה)
Traduction : (passage de la Guémara Sanhédrin 65b en bas de page ) Il est dit : (Car) Vos fautes sont une séparation entre vous et votre Dieu, Rava a dit : Si les hommes voulaient être des justes (sans aucune faute) ils pourraient créer un monde, comme il est dit car vos fautes sont une séparation, etc. Rava avait créé un homme qu’il a envoyé chez Rabbi Zéra. Ce dernier lui a parlé mais l’autre ne lui répondait pas (n’étant pas doué de parole). « C’est un collègue qui t’a créé, retourne à ta poussière ! », (lui dit Rabbi Zéra). Rav ‘Hanina et Rav Ochaya consacraient toutes les veilles de Chabbat assis à étudier le Sefer Yetsira, et ils créaient ainsi un veau arrivé à maturation d'un veau de troisième portée (considéré comme le meilleur), et ils le mangeaient.
De telles notions ont pour fondement l’idée selon laquelle les lettres hébraïques sont dotées d’une puissance créatrice. Comme dit la Guemara : Rav Yéhouda a dit au nom de Rav : Betsalel savait associer les lettres avec lesquelles le ciel et la terre ont été créés. (Berakhot 55a)
Le Sefer Yetsira (Livre de la formation) explique comment chaque objet créé est lié à son nom hébraïque et comment par l'association de lettres hébraïques on peut créer des nouvelles entités y compris celles douées de vie. Ce livre est dans la tradition juive attribué au Patriarche Abraham.
La légende de Rabbi Loew Selon d’autres sources, le rabbin qui l’a conçu au XVI siècle, était le Maharal de Prague nommé Yehudah-Leib (Leib, de l’allemand
Loewe/Lion, est le surnom judéo-allemand de Yehudah/Juda, dont le symbole de la tribu est un lion ; cf. Genèse 49:9, «
Gour Aryé » (= lionceau), qui est par ailleurs, le titre d’une de ses œuvres). Son but aurait été de défendre sa communauté.
Il lui aurait donné la vie en inscrivant
EMET(H) (אמת,
vérité en hébreu et un des noms de Dieu) sur son front et en introduisant dans sa bouche un parchemin sur lequel était inscrit le nom ineffable de Dieu, parfois dit Hashem (Le Nom) pour ne pas le prononcer.
La façade arrière de la synagogue où l’on voit les barreaux scellés dans le mur qui permettent d’accéder aux combles. Pour le tuer, il aurait fallu effacer la 1
re lettre (l’aleph) car
MET(H)(מת) signifie
mort. Le Golem étant devenu trop grand pour que le Rabbin pût effacer l’aleph, Rabbi Loew lui demanda de lacer ses chaussures, ce qu’il fit. Le plan fonctionna : la créature se baissa et mit son front à portée de son créateur, le Golem redevint ce qui avait servi à sa création : de la terre glaise.
Certains racontent que son créateur est mort, écrasé par la masse de sa créature.
La légende veut également que ce soit Dieu qui ait demandé au Maharal de créer un « second Adam ».
Une autre légende veut aussi que le Golem, son corps, soit entreposé - ou dormant - dans la genizah (entrepôt des vieux manuscrits hébreux, il est interdit de jeter des écrits qui contiennent le nom du très-haut) de la communauté juive de Prague, qui se trouve dans les combles de la synagogue Vieille-Nouvelle de Josefov, qui serait d’ailleurs toujours scellé et gardé.
La vision actuelle du Golem
La légende du Golem a inspiré de nombreux auteurs au fil des années, et la créature a été utilisée dans de nombreuses œuvres fantastiques avec plus ou moins de fidélité à la légende originale.
Si certaines œuvres font clairement référence à la créature juive, la plupart des œuvres médiévale-fantastiques utilisent le mot golem pour désigner n’importe quelle créature humanoïde créée à partir de matière inerte par un magicien. Le plus souvent, il n’est plus question de tradition juive, de mots placés dans la bouche ou la tête de la créature, et celle-ci n’est plus forcément faite d’argile. Le mot golem n’est d’ailleurs plus toujours utilisé pour décrire ces créatures. Il est souvent question d’« élémentaux » (créature faite d’un élément) ou tout simplement de noms inventés par l’auteur. Néanmoins, on reconnaît toujours la notion de serviteur créé par l’homme, qui renvoie à la légende originale.
Si l’on inclut les variations du golem, on peut retrouver celui-ci dans la majorité des médias. Séries télévisées, dessins animés, bande dessinées, romans, films, jeux vidéo… Son utilisation est si fréquente qu’en faire une liste exhaustive n’a pas grand sens. Celle ci-dessous ne contient donc que quelques exemples.
Isaac Bashevis Singer (1904-1991), écrivain yiddish, et prix Nobel de littérature en 1978, est également l’auteur d’une très belle version de l’histoire du Golem.
Voir lien :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Golem~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
Intéressant!